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Chambon-le-Château, a village in Lozère, France, has 320 inhabitants, 40 of which are asylum seekers. In June 2007, there were nine foreign families from Russia, Armenia, Chechnya, Kosovo, Albania and Angola staying in the centre for asylum seekers in this tiny village in the heart of the French countryside. All were waiting for the administration's decision as to whether they could stay and live in France or not.

__________

Tant d'attente.

Ce sont des gens en attente. Ils sont arrivés en France, selon les cas, il y a un, deux ou trois ans. Ils vivent en Lozère, à Chambon-le-Château. Ils patientent pour obtenir leur «statut» de réfugiés et sont pris en charge par le Cada (Centre d'accueil des demandeurs d'asile), qui dépend de France terre d'asile. Il y a neuf familles (arméniennes, tchétchènes, albanaise et angolaise), dix-sept adultes et vingt-trois enfants. A chaque visite, le photographe Vincent Nguyen a été accueilli avec bonbons et gâteaux. «J'ai voulu montrer cette période de flottement total pour eux», dit-il. Il évoque joliment leur «état d'inutilité», au milieu d'un environnement tranquille. Pendant ce laps de temps qui précède une éventuelle régularisation, ils n'ont pas le droit de travailler, donc ils s'ennuient. Certains dépriment. Dans le village, ils occupent des appartements assez vastes, parfois un peu vétustes. Les occasions de rencontrer les habitants sont rares. Sauf lors des fêtes de l'école où les mères confectionnent des plats. Ce dont ils semblent souffrir le plus, c'est de l'isolement. La plupart n'ont pas de voiture. Les commerces de Chambon étant trop chers pour eux, le Cada organise, deux fois par semaine, une sortie au supermarché. Depuis 1963, il y avait un centre d'accueil pour jeunes en difficulté dans le village. A sa fermeture en 2004, Guy Martin, le maire, a tenu à poursuivre cette tradition d'accueil. Et en même temps, à assurer la survie de son école, qui compte, avec ces réfugiés, soixante-dix enfants. Ceux-ci pratiquent avec aisance plusieurs langues. Ils parlent français avec l'accent de Chambon, quelque chose à voir avec le Sud. «On ne se rend pas compte qu'ils sont étrangers», explique le photographe. L'un des adolescents, qui vient d'Angola, veut à tout prix devenir avocat, «à cause des injustices qu'il a subies», confie sa mère. Si Vincent Nguyen est allé à leur rencontre, c'est un peu parce que son père est vietnamien. Le photographe se dit que celui-ci n'aurait peut-être pas pu rester si, en France, il n'y avait pas eu de «politique d'accueil». Il explique aussi ne pas comprendre l'idée de «Français de souche». « Notre identité c'est notre culture. Je me dis que ces enfants-là, leur culture, elle est de plus en plus française.»



Didier Arnaud - Libération - 23 août 2007

Children play near the social housing where they live.

Beslan, a young chechen, in front of the building where he lives with his family in Chambon.

Hovanes Yessayan watch tv in his living room. They are Armenian coming from Russia.

Interior of the Zacarians, an armenian family coming from Russia.

Khalid, Rayana and Beslan, three children of a chechen family, in their apartment.

The Tadevosjan, Armenians from Russia, in their apartment.

Artyr Zacarian, an Armenian from Russia holds an Armenian-French dictionnary.

Interior of Tadevosjan family, Armenians from Russia.

A satellite dish near the social housing where live most of the asylum seekers families.

Karen, oldest son of the Zacarians, an armenian family coming from Russia.

Young Chechen Beslan Djabraïlov (L) with a school mate in Chambon's school playground.

Meline Yessayan, an Armenian from Russia, in her classroom in Chambon's school.

The child of an albanian asylum seeker family in the school of Chambon with her teacher.

Young Chechen Diana and Armenian Anahit during break at Chambon' school.

Young Chechen Beslan Djabraïlov (R) with classmates during break in Chambon's school.

Bibiana came from Angola with grandmother and uncles. Only her has not been sorted out.

Young Chechen Akram. His father was reported missing in Chechnya.

The bedroom's wall of young Armenian Akop Yessayan.

The country around Chambon.

Susi Stepanova and Zoulfia Haeva learn french in the Chambon's townhall.

Gohar Yessayan learn french with a volunteer in the Chambon's townhall.

Mariam Tadevosjan in the Chambon' City Hall where her mother learn french with volunteers.

Gabriel Alfonso, 13, was born in Angola. He wants to be a lawyer.

Guy Martin, mayor of Chambon since 1983 initiated the hosting of asylum seekers in his town.

Joël Alfonso, born in Angola, in the truck of France Terre d'Asile association.

The country between Chambon and Mende.

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Children play near the social housing where they live.

Beslan, a young chechen, in front of the building where he lives with his family in Chambon.

Hovanes Yessayan watch tv in his living room. They are Armenian coming from Russia.

Interior of the Zacarians, an armenian family coming from Russia.

Khalid, Rayana and Beslan, three children of a chechen family, in their apartment.

The Tadevosjan, Armenians from Russia, in their apartment.

Artyr Zacarian, an Armenian from Russia holds an Armenian-French dictionnary.

Interior of Tadevosjan family, Armenians from Russia.

A satellite dish near the social housing where live most of the asylum seekers families.

Karen, oldest son of the Zacarians, an armenian family coming from Russia.

Young Chechen Beslan Djabraïlov (L) with a school mate in Chambon's school playground.

Meline Yessayan, an Armenian from Russia, in her classroom in Chambon's school.

The child of an albanian asylum seeker family in the school of Chambon with her teacher.

Young Chechen Diana and Armenian Anahit during break at Chambon' school.

Young Chechen Beslan Djabraïlov (R) with classmates during break in Chambon's school.

Bibiana came from Angola with grandmother and uncles. Only her has not been sorted out.

Young Chechen Akram. His father was reported missing in Chechnya.

The bedroom's wall of young Armenian Akop Yessayan.

The country around Chambon.

Susi Stepanova and Zoulfia Haeva learn french in the Chambon's townhall.

Gohar Yessayan learn french with a volunteer in the Chambon's townhall.

Mariam Tadevosjan in the Chambon' City Hall where her mother learn french with volunteers.

Gabriel Alfonso, 13, was born in Angola. He wants to be a lawyer.

Guy Martin, mayor of Chambon since 1983 initiated the hosting of asylum seekers in his town.

Joël Alfonso, born in Angola, in the truck of France Terre d'Asile association.

The country between Chambon and Mende.

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Chambon-le-Château, a village in Lozère, France, has 320 inhabitants, 40 of which are asylum seekers. In June 2007, there were nine foreign families from Russia, Armenia, Chechnya, Kosovo, Albania and Angola staying in the centre for asylum seekers in this tiny village in the heart of the French countryside. All were waiting for the administration's decision as to whether they could stay and live in France or not.

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Tant d'attente.

Ce sont des gens en attente. Ils sont arrivés en France, selon les cas, il y a un, deux ou trois ans. Ils vivent en Lozère, à Chambon-le-Château. Ils patientent pour obtenir leur «statut» de réfugiés et sont pris en charge par le Cada (Centre d'accueil des demandeurs d'asile), qui dépend de France terre d'asile. Il y a neuf familles (arméniennes, tchétchènes, albanaise et angolaise), dix-sept adultes et vingt-trois enfants. A chaque visite, le photographe Vincent Nguyen a été accueilli avec bonbons et gâteaux. «J'ai voulu montrer cette période de flottement total pour eux», dit-il. Il évoque joliment leur «état d'inutilité», au milieu d'un environnement tranquille. Pendant ce laps de temps qui précède une éventuelle régularisation, ils n'ont pas le droit de travailler, donc ils s'ennuient. Certains dépriment. Dans le village, ils occupent des appartements assez vastes, parfois un peu vétustes. Les occasions de rencontrer les habitants sont rares. Sauf lors des fêtes de l'école où les mères confectionnent des plats. Ce dont ils semblent souffrir le plus, c'est de l'isolement. La plupart n'ont pas de voiture. Les commerces de Chambon étant trop chers pour eux, le Cada organise, deux fois par semaine, une sortie au supermarché. Depuis 1963, il y avait un centre d'accueil pour jeunes en difficulté dans le village. A sa fermeture en 2004, Guy Martin, le maire, a tenu à poursuivre cette tradition d'accueil. Et en même temps, à assurer la survie de son école, qui compte, avec ces réfugiés, soixante-dix enfants. Ceux-ci pratiquent avec aisance plusieurs langues. Ils parlent français avec l'accent de Chambon, quelque chose à voir avec le Sud. «On ne se rend pas compte qu'ils sont étrangers», explique le photographe. L'un des adolescents, qui vient d'Angola, veut à tout prix devenir avocat, «à cause des injustices qu'il a subies», confie sa mère. Si Vincent Nguyen est allé à leur rencontre, c'est un peu parce que son père est vietnamien. Le photographe se dit que celui-ci n'aurait peut-être pas pu rester si, en France, il n'y avait pas eu de «politique d'accueil». Il explique aussi ne pas comprendre l'idée de «Français de souche». « Notre identité c'est notre culture. Je me dis que ces enfants-là, leur culture, elle est de plus en plus française.»



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Beslan, a young chechen, in front of the building where he lives with his family in Chambon.
Hovanes Yessayan watch tv in his living room. They are Armenian coming from Russia.
Interior of the Zacarians, an armenian family coming from Russia.
Khalid, Rayana and Beslan, three children of a chechen family, in their apartment.
The Tadevosjan, Armenians from Russia, in their apartment.
Artyr Zacarian, an Armenian from Russia holds an Armenian-French dictionnary.
Interior of Tadevosjan family, Armenians from Russia.
A satellite dish near the social housing where live most of the asylum seekers families.
Karen, oldest son of the Zacarians, an armenian family coming from Russia.
Young Chechen Beslan Djabraïlov (L) with a school mate in Chambon's school playground.
Meline Yessayan, an Armenian from Russia, in her classroom in Chambon's school.
The child of an albanian asylum seeker family in the school of Chambon with her teacher.
Young Chechen Diana and Armenian Anahit during break at Chambon' school.
Young Chechen Beslan Djabraïlov (R) with classmates during break in Chambon's school.
Bibiana came from Angola with grandmother and uncles. Only her has not been sorted out.
Young Chechen Akram. His father was reported missing in Chechnya.
The bedroom's wall of young Armenian Akop Yessayan.
The country around Chambon.
Susi Stepanova and Zoulfia Haeva learn french in the Chambon's townhall.
Gohar Yessayan learn french with a volunteer in the Chambon's townhall.
Mariam Tadevosjan in the Chambon' City Hall where her mother learn french with volunteers.
Gabriel Alfonso, 13, was born in Angola. He wants to be a lawyer.
Guy Martin, mayor of Chambon since 1983 initiated the hosting of asylum seekers in his town.
Joël Alfonso, born in Angola, in the truck of France Terre d'Asile association.
The country between Chambon and Mende.
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